Intelligence artificielle au Maroc : unique en Afrique

17 Fév 2024

Intelligence artificielle au Maroc : unique en Afrique

Le Maroc, un pays qui aspire à devenir un leader en matière d’intelligence artificielle (IA) sur le continent africain, a franchi une étape importante avec la création d’AI Movement en mars 2021. Ce centre de recherche en IA, basé à l’Université Mohamed VI Polytechnique (UM6P), est dirigé par Amal El Fallah Seghrouchni, une pionnière de l’IA au Maghreb.

L’IA au Maroc

L’objectif de ce centre est clair : faire du Maroc un véritable hub pour le développement de l’IA en Afrique. « Nous voulons être une locomotive sur le continent africain en matière d’intelligence artificielle », explique Amal El Fallah Seghrouchni. « Nous avons les compétences, les ressources et la volonté de faire avancer l’IA en Afrique. »

Le Maroc a déjà pris des mesures importantes pour promouvoir l’IA dans le pays. En 2019, le gouvernement a lancé une stratégie nationale pour le développement de l’IA, qui vise à faire du Maroc un leader régional en matière d’IA d’ici 2025. Cette stratégie comprend des initiatives telles que la création de centres de recherche en IA, le développement de programmes de formation en IA et la promotion de la collaboration entre le secteur public et privé.

AI Movement est l’une des principales initiatives de cette stratégie. Le centre se concentre sur la recherche fondamentale en IA, mais il travaille également sur des projets concrets qui ont un impact direct sur la société marocaine. Par exemple, AI Movement travaille sur des projets de santé qui utilisent l’IA pour améliorer le diagnostic et le traitement des maladies, ainsi que sur des projets de développement durable qui utilisent l’IA pour optimiser l’utilisation des ressources naturelles.

Ce centre rassemble des chercheurs et des spécialistes africains dans le but de développer cette technologie sur le continent, en tenant compte des aspects économiques, sociétaux et éthiques.

Dans une interview avec Bruno Faure sur RFI, elle analyse l’évolution de ce secteur devenu stratégique. Comment les entreprises, leurs employés et les citoyens vont-ils s’adapter à cette transformation majeure ? Quelles sont les opportunités et les limites de cette technologie ? L’année a été marquée par l’émergence d’un écosystème autour de l’IA, notamment avec Chat GPT, qui a fait les gros titres jusqu’au psychodrame du licenciement de son patron Sam Altman.

L’avenir en IA en Afrique

L’avenir de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique est prometteur, mais il est également confronté à des défis importants. D’une part, l’IA offre de nombreuses opportunités pour le développement économique et social du continent, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de la finance et de l’industrie. D’autre part, l’adoption de l’IA en Afrique est entravée par des obstacles tels que le manque d’infrastructures numériques, le faible niveau de formation en informatique et en mathématiques, et les inégalités d’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC).

Pour surmonter ces obstacles, les gouvernements africains doivent investir dans les infrastructures numériques, améliorer la formation en informatique et en mathématiques, et promouvoir l’accès aux TIC pour tous. Ils doivent également encourager la recherche et l’innovation en IA, en soutenant les centres de recherche et les start-ups spécialisées dans ce domaine.

En outre, les gouvernements africains doivent élaborer des politiques et des réglementations qui favorisent le développement de l’IA tout en protégeant les droits des citoyens, notamment en matière de protection de la vie privée et de la sécurité des données. Ils doivent également veiller à ce que l’IA soit utilisée de manière éthique et responsable, en évitant les biais et les discriminations.

Enfin, les gouvernements africains doivent collaborer avec les acteurs du secteur privé, de la société civile et de la communauté internationale pour promouvoir l’adoption de l’IA en Afrique. Ils doivent également encourager les partenariats public-privé pour financer les projets d’IA et partager les connaissances et les meilleures pratiques en matière d’IA.

Avec sa start-up Amini qui signifie « croire » en swahili, l’entrepreneuse Kate Kallot veut déployer la première constellation privée de nanosatellites à destination de l’Afrique. Cela pourrait changer la vie des agriculteurs de toute l’Afrique, du Sénégal au Kenya en passant par la Côte d’Ivoire. Mais aussi anticiper le changement climatique, grâce à la collecte de données environnementales précises sur le continent. Elle explique son ambition depuis le Kenya où elle a installé une partie de son équipe.

Amal El Fallah Seghrouchni

Amal El Fallah Seghrouchni est une chercheuse et professeure d’informatique franco-marocaine, spécialisée dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Elle est née en 1959 à Casablanca, au Maroc, et a obtenu son doctorat en informatique de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) en 1987.

Elle a occupé plusieurs postes académiques prestigieux, notamment en tant que professeure à l’Université Pierre et Marie Curie, à l’Université Paris-Sud, et à l’Université Paris-Saclay. Elle a également été directrice de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) en France.

Amal El Fallah Seghrouchni est une experte reconnue dans le domaine de l’IA, et elle a publié de nombreux articles de recherche dans des revues et des conférences internationales. Elle a également été impliquée dans plusieurs projets de recherche en IA, notamment dans le domaine de la planification et de la coordination multi-agents.

En plus de ses activités de recherche, Amal El Fallah Seghrouchni a également été impliquée dans des initiatives visant à promouvoir l’IA en Afrique. Elle est membre du comité de pilotage de l’AI Movement, un centre de recherche en IA basé à l’Université Mohamed VI Polytechnique au Maroc, et elle a été impliquée dans la création de l’Institut Africain d’Intelligence Artificielle (IAIA) à Dakar, au Sénégal.

Amal El Fallah Seghrouchni est également membre de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies en France, et elle a reçu plusieurs prix et distinctions pour ses contributions à l’IA.

Pour finir…

En plus de son travail de recherche, AI Movement joue également un rôle important dans la formation des futurs experts en IA au Maroc. Le centre propose des programmes de formation en IA pour les étudiants de l’UM6P, ainsi que des programmes de formation continue pour les professionnels du secteur.

Grâce à des initiatives comme AI Movement, le Maroc est en train de devenir un leader en matière d’IA en Afrique. Le pays a les compétences, les ressources et la volonté de faire avancer l’IA sur le continent, et il est bien placé pour devenir un hub majeur pour le développement de l’IA en Afrique.

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